Futurs Talk

podcast
France, 2018

Photo credits / Crédits photo : Anna Tjé

Notre projet BLACK MÉDECINE : a consultation a fait l’objet du tout premier épisode du nouveau podcast ‘Futurs Talk’ de la Revue AtayéAnna Tjé a participé à notre installation-performance et nous avons discuté de ce projet, de nos parcours et de nos futurs à la fermeture des portes.

Extrait :

“En deux semaines j’ai beaucoup appris de mes observations et de riches témoignages de locaux, d’artistes, de chercheurs.ses. Ma perception se veut limitée mais la polémique actuelle avec le spectacle Slav programmé au Festival Jazz à Montréal le rappelle : l’industrie culturelle dans la ville de Montréal ne fait aucunement l’exception en matière de racisme et de “bonnes intentions”.

C’est là que l’intervention artistique de Po B. K. Lomami alias Dre Batamu et Claire Obscure alias Dre Voldenoire, prend tout son sens. J’ai retrouvé les deux artistes afroféministes le samedi 9 juin dernier à 14h30 à La Centrale, un centre d’art féministe dans lequel travaille Po B. K. Lomami, artiste et militante belge que vous avez certainement aperçu dans le film Ouvrir la Voix d’Amandine Gay. Avec Claire Obscure, artiste multidisciplinaire et militante française au sein du collectif Mwasi, également installée à Montréal, elles ont investi La Centrale, rue St Laurent, pour proposer la performance et l’installation participative Black Médecine: a consultation.
Une première pour ce concept né d’une somme d’inconforts, de micro-agressions, de discriminations et de violences que les deux femmes ont essuyé au cours de leur vie lors de situations professionnelles, médicales, militantes, familiales, amicales etc. Po et Claire se demandent alors “et si on inversait les rôles?” et décident d’endosser les statuts de doctoresses franchement et dûment habilitées à diagnostiquer les pathologies chez les personnes blanches qui en tout conscience ou non, participent au détriment des personnes noires et racisées, à renforcer les disparités, les inégalités et les complexes de supériorité dans les rapports de pouvoirs. Les deux artistes, à travers leur intervention ou performance-installation, ont procédé à un travail artistique aux accents anthropologiques, sociologiques et psychologiques où finalement, la gêne était destinée à changer d’emplacement.
Leur objectif ? Renverser les rapports de pouvoirs et permettre un cadre favorable à l’échange pédagogique où pour cette fois, les patient.e.s ne pouvaient pas – du moins pas complètement – se défiler lorsqu’il s’agissait d’aborder le racisme face à des personnes noires, ici doctoresses et par ailleurs soutenues par d’autres personnes noires et racisées à leur côtés. […]”

– Anna Tjé

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